DIRECTION DE LA FORMATION CONTINUE DE L\'INPTIC GABON

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Déclaration de Ndemezo'Obiang : Et si c'était un subtil calcul politique de plus ?

La dernière sortie de René Ndemezo'Obiang (RNO) défraie encore la chronique à Bitam et même au-delà. Il y a, d'une part, ceux qui ont une lecture de l'événement au premier degré et qu'on pourrait comparer à ces spectateurs du mythe de la caverne, et d’autre part, ceux qui cherchent à décrypter le message de cet ancien joueur de football, spécialiste du songo et connu pour ses coups politiques. 

Le premier éclairage nous vient de l'hebdomadaire Jeune Afrique : « Des proches d'Ali Bongo, écrit le journal, feraient pression sur ce dernier pour qu'il nomme un "sécurocrate" à la primature ». Le député de Bitam serait donc pressenti pour remplacer Raymond Ndong Sima. En clair, les grandes manœuvres ont commencé. Voilà qui explique sans doute l'information livrée par l'hebdomadaire Echos du Nord selon laquelle Ali Bongo et RNO se seraient entretenus au stade de l’Amitié sino-gabonaise à Libreville, lors de la finale de la coupe de l’Independence, pour arrêter le programme de la visite d'Ali Bongo à Bitam, sans ...Ramond Ndong Sima, pourtant assis à quelques mètres. Etrange ! 

Toute étrange est aussi la teneur du discours de Ndemezo. La rumeur, savamment distillée quelques semaines auparavant, faisait état de sa démission du PDG. Des cartons d'invitation ont été distribués aux ténors locaux de l'opposition pour qu'ils vivent l'événement en live. Au bout du compte, RNO a pris soin de ménager la chèvre et le chou. En effet, comment expliquer que celui qui a soutenu Ali Bongo contre vents et marées jusqu'à sa sortie du gouvernement en février dernier, sans se soucier des liens de famille, découvre tout d'un coup qu'André Mba Obame est son oncle avec qui il peut discuter ? Mystère. RNO est sans doute l'une des dernières « bêtes » politiques que compte encore le PDG. Spécialiste du songo, « Okocha », comme l'appellent affectueusement ses proches, est aussi un dribbleur de haut vol. Le songo lui apprend qu'on peut, lorsqu'on veut rafler la mise, sacrifier plusieurs pions, l'essentiel étant de gagner la partie. 

Et si sa récente sortie n'était donc qu’un énième calcul politique ? 

Mon article, « Le retour au bercail de RNO », a suscité de très nombreuses réactions. L'une d'entre elles mérite une attention particulière, tant l'internaute Grand-Maître Maçon Hiram Abiff semble en savoir un bout sur le sujet. Il ne réfléchit pas comme les esclaves de la caverne de Platon. 

Il a une lecture critique de l'acte politique posé par « Okocha ». Extraits : « Ne soyons pas naïfs ou oublieux du passé. René Ndemezo'o est dans ses calculs politiques et pas dans la sincérité. Il pourrait même être en mission de sous-marin comme il sait le faire. Qui, dans ce pays, et surtout à Bitam, peut croire un seul instant que Ndemezo'o a le courage de contredire la volonté d'Ojukwu (Ali Bongo, NDLR) dont il est le servile serviteur ? (…) Nous avons vu avec quelle hargne, envers et contre tout, il a défendu le PDG en 2009 . C'est lui qui a dressé la liste des fonctionnaires originaires de Bitam à sanctionner au motif qu'ils ont soutenu André Mba Obame. C'est encore lui qui a essayé d'acheter des consciences parmi les membres des bureaux de vote à Bitam en 2009. 

Pour vous rafraichir la mémoire, en 1981, à la demande d'Omar Bongo, Ndemezo'o René avait accepté d'être faussement accusé de faire partie du MORENA, d'être condamné et d'aller en prison à Gros Bouquet. En réalité, Bongo avait besoin d'un indic auprès d'Oyono Aba'a, Bengono Nsi et d'autres vrais prisonniers. Mal lui en a pris, car ces personnes ont été informées du plan machiavélique auquel il s'est prêté, qu'ils refusèrent le contact avec lui. Au bout de quelques mois, il fut libéré. Son discours n'est rien d'autre qu'une entrée en matière pour une mission du même genre. (…) Ndemezo'o René est sous le coup de menaces de la bande à Ojukwu après ses forfaits lors de la préparation de la CAN. (…) L'opposition doit construire un cordon sanitaire étanche autour de René Ndemezo'o et de tous ses avatars… » 

Au Cameroun voisin, la sagesse populaire dit que « si quelqu’un te trompe une fois, c’est de sa faute, mais s’il te trompe deux fois ou plus, c’est de ta faute. » René Ndemezo’Obiang a déjà, plus d’une fois, abusé les Bitamois. Si cette fois il réussissait encore, ce serait à qui la faute ? 

François ONDO EDOU 



29/08/2012
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