France-Afrique: ce que prépare François Hollande
À peine installé à l’Élysée, le président français a multiplié les contacts avec les chefs d’État africains, crise malienne oblige. De coups de fils en rencontres, il en a profité pour imposer son style, réaliste et prudent. La méthode du nouveau locataire de l’Élysée vis-à-vis de l’Afrique pourrait bien, cette fois, être vraiment différente de ses prédécesseurs. Jeune Afrique y consacre un dossier dans sa prochaine édition.
Quatre ou cinq entretiens au téléphone avec des chefs d’État, trois réceptions de travail à l’Élysée pour un roi et deux présidents : les premiers pas « africains » de François Hollande ressemblent à des grandes enjambées mais prudemment comptées.
Nicolas Sarkozy, en 2007, avait démarré plus rapidement son initiation au continent, où il s’était rendu en précampagne électorale, avant de se fourvoyer du côté de Dakar, lors d’un discours resté dans les mémoires. Son successeur, lui, a déjà atteint son rythme de croisière : un mois et demi après son arrivée à l’Élysée, les lignes de ce que sera sa relation avec l’Afrique apparaissent. Et elles sont sans surprises : prudentes, réalistes, normales.
La méthode, elle aussi, prend, pour le moment, des atours de retour à la normalité.
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À l’Élysée, ils sont deux conseillers (Hélène Le Gal et son adjoint Thomas Mélonio) à prendre les Africains au téléphone et préparer les dossiers pour le président.
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À la « coopé », devenue ministère délégué au Développement, Pascal Canfin, le nouveau maître des lieux, 37 ans, compte se consacrer uniquement à l’aide publique, aux négociations internationales et aux stratégies de développement. Le village franco-africain, très peu pour lui. Dans une interview qu’il a accordée à Jeune Afrique, il affirme : « Le temps de la « coopé » est révolu. Il va falloir vous y habituer. »
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