Gabon : L'envers du décor : " Capitulation "
Maître Louis Gaston Mayila, leader du parti gabonais d’opposition, l’Union Pour la Nouvelle République, UPNR, a-il levé le drapeau blanc ? La question taraude dans l’esprit de l’opinion nationale, après sa énième feinte politique marquée par une désolidarisions du bloc politique de l’Union des Forces du Changement, UFC, groupe politique fraîchement mis sur les fond baptismaux au sortir des assises de Mouila - ville du sud du pays-, et dont il était jusqu’à un passé encore très récent, l’un des principaux fers de lance.
Mayila a lâché les siens, en brillant par son absence au meeting de l’UFC du samedi 22 septembre du côté du mythique carrefour Rio à Libreville, avant de baisser la culotte devant le camp d’en face, dans une correspondance à la limite de l’allégeance, et sur fond de trahison, adressée au ministre de l’intérieur, morceau choisit « « n’ayant pas pu amener ses paires à obéir à la consigne des pouvoirs publics, j’ai décidé de ne pas prendre part à ce meeting et à dégager par voie de conséquence ma responsabilité et celle de mon parti ». Maître Mayila justifie ses prises de positions par sa propension à la légalité –Tchôôô-, principalement, son soucis d’accéder à la requête du patron de l’intérieur, qui injoignait les organisateurs du meeting à priver de parole, par tous les moyens, les leaders de l’Union Nationale – parti politique officiellement dissout, mais toléré -, lors de cette mobilisation politique du carrefour Rio.
Sauf que le soudainement légaliste Mayila, en bon avocat de formation, s’était comme paradoxalement fait une semaine plus tôt, le porte voix de l’UFC, et partant de l’Union Nationale, signataire de la charte de Mouila, dont l’une des recommandations majeures est la tenue de la conférence nationale souveraine.
Pour l’heure, l’opinion reste divisée, quant à savoir s’il s’agissait d’un simple appel du pied au pouvoir, ou si cela participait plutôt d’un complot ourdi savamment planifié contre la dynamique unitaire de l’opposition ! Le personnage Mayila, coutumier du fait, est classé depuis toujours au nombre des politiques douteux. Son insatiable course vers le poste de Vice Président de la République, l’avait déjà, de sources concordantes, amené à trahir en 1989, en échange d’un éphémère poste de ministre d’Etat. Les coups tordus de l’homme sont légion, au point que les supputations en cours, justifient cette énième sortie de piste à cette volonté acharnée de ce voir confier le prestigieux poste de Vice Président avec plein pouvoir, comme récemment scellé dans un deal finalement avorté, par un ancien compagnon de route.
Mayila obtiendra t-il enfin la Vice Président de la République? La question reste entière, puisque le régime émergent a fait jusqu’ici, la preuve de son incapacité à respecter les engagements politiques secrètement contractés, à l’exemple justement du poste convoité de Vice Président de la République, mieux, avec plein pouvoir, qui a déjà fait une victime de poids, et très récemment encore, les législatives controversées de décembre 2011, durant lesquelles du vent a été vendu à des nombreux opposants, en vue de légitimer un scrutin dénué de transparence. Là encore, le non de Mayila fait parti des choux gras de la presse, en raison d’une volte face de dernière minute.
Que recherche Maître Louis Gaston Mayila ? Tribun et adepte de la rhétorique politique devant l’Eternel, l’homme se donnera les moyens et les mots justes pour laver son honneur, au cas ou les choses ne tournaient pas rond de l’autre côté. Car il faut le rappeler, Mayila figure sur la tristement célèbre liste des abonnés aux mouvements de va-et-vient au gré des opportunités du moment, entre pouvoir et opposition.
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