DIRECTION DE LA FORMATION CONTINUE DE L\'INPTIC GABON

DIRECTION DE LA FORMATION CONTINUE DE L\'INPTIC GABON

La Chine a renforcé son poids dans le monde

Libreville(AGP)- Le 6 mars dernier, le ministre des Affaires étrangères chinois a, au cours d’une rencontre avec la presse chinoise et étrangère, dressé le bilan de la politique étrangère et les relations extérieures de son pays. La rencontre qui a eu pour cadre le Grand Palais du Peuple, s’est tenue en marge de la 5e session de la 11e Assemblée populaire nationale. Nous publions la troisième et dernière partie de cet entretien dans lequel il évoque les relations sino-africaines.
 
 
 

Suite et fin Quel est l’impact du développement rapide des économies émergentes et des pays en développement sur la configuration mondiale ? Le développement rapide d’un grand nombre d’économies émergentes et de pays en développement est un facteur très propice à la promotion d’un ordre international plus juste et équitable. L’année dernière, le troisième Sommet du BRICS s’est tenu avec un grand succès à Sanya, à Hainan, en Chine. Et je suis sûr que le quatrième Sommet du BRICS qui aura lieu très prochainement en Inde sera également couronné d’un plein succès. La Chine espère que le prochain sommet permettra des avancées. Il s’agira de stimuler la croissance en renforçant la confiance dans la croissance économique mondiale et donner un nouvel élan à la reprise mondiale ; de promouvoir la stabilité en valorisant le rôle important des pays du BRICS dans les affaires internationales et l’apaisement et la stabilisation de la situation régionale et, pour terminer, de renforcer la coopération, notamment la coopération pragmatique entre les pays membres dans les domaines économique et financier pour apporter davantage de bénéfices réels à leurs peuples et aux peuples du monde entier. Récemment, j’ai effectué une visite en Inde dans le but de préparer la participation de la Chine au 4e Sommet du BRICS et de faire avancer les relations sino-indiennes. Au cours de ce voyage, j’ai constaté la volonté commune des deux pays d’intensifier leurs échanges, d’accroître leur confiance mutuelle et d’élargir leur coopération en vue d’un développement sain et stable des relations sino-indiennes. Cette année marque le 40e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine et le Japon. Quel jugement portez-vous sur les relations actuelles entre les deux pays ? Dans le contexte où il existe des questions sensibles entre les deux pays, que faut-il faire, d’après vous, pour renforcer la confiance stratégique entre la Chine et le Japon et rapprocher leurs peuples ? Cette année, la Chine est le pays coordinateur de la coopération Chine-Japon-République de Corée. Comme voyez-vous cette coopération trilatérale ? Depuis la normalisation des relations diplomatiques entre la Chine et le Japon il y a 40 ans, les relations entre les deux pays ont connu, sur tous les plans, un développement considérable. Le gouvernement chinois attache une haute importance à ses relations avec le Japon. Nous estimons que les deux pays doivent, sur la base des quatre documents politiques sino-japonais existants, accroître sans cesse leur confiance politique mutuelle, élargir leur coopération pragmatique dans tous les domaines, renforcer l’amitié entre les deux peuples et faire avancer leurs relations stratégiques mutuellement avantageuses. S’agissant des sujets sensibles entre les deux pays, à savoir les problèmes concernant l’histoire et les îles Diaoyu, nous espérons que la partie japonaise pourra prendre toute la mesure de la complexité et de la sensibilité de ces questions, qui mettent en jeu la base politique et l’intérêt général des relations entre nos deux pays. Nous pensons que la partie japonaise doit réellement tirer la leçon de l’histoire, se tourner vers l’avenir et garder à l’esprit l’intérêt général des relations sino-japonaises pour bien gérer ces questions extrêmement sensibles. Il m’est nécessaire de vous faire partager mes réflexions sur les moyens d’accroître la confiance stratégique entre la Chine et le Japon, et de rapprocher les deux peuples. Pour accroître la confiance stratégique mutuelle entre les deux pays, chacun doit, sur le plan stratégique, voir le développement de l’autre de façon juste et objective. Chacun doit considérer le développement de l’autre comme une véritable opportunité et traiter l’autre comme un partenaire pour son développement. En 2008, lors de la visite du président Hu Jintao au Japon, les deux pays ont publié leur 4e document politique. Ils sont parvenus à un consensus politique important selon lequel la Chine et le Japon ne sont pas une menace l’un pour l’autre, mais des partenaires qui se soutiennent mutuellement dans leur développement pacifique. Je crois que leur confiance mutuelle sera renforcée si ce consensus se traduit en projets d’échanges concrets entre les deux pays. Le renforcement de l’amitié entre les peuples chinois et japonais est une tâche colossale. Il faut que les deux parties adoptent une vision à long terme, et intensifient leurs échanges à différents niveaux, notamment entre les jeunes, de façon à ce que davantage des personnes s’engagent dans la cause de l’amitié sino-japonaise. Cette année, la Chine assume la coordination de la coopération Chine-Japon-République de Corée. Le Premier ministre Wen Jiabao recevra en Chine les dirigeants du Japon et de la République de Corée pour le 5e sommet trilatéral. Nous sommes prêts à saisir cette occasion pour renforcer notre coordination, approfondir notre coopération pragmatique et intensifier nos échanges sociaux et culturels avec ces deux pays. Et nous aimerions aussi procéder à des échanges de vues avec eux sur certaines grandes questions internationales et régionales. Nous pensons que les trois parties doivent œuvrer de concert pour faire avancer la construction de leur zone de libre-échange et approfondir leur partenariat multidimensionnel tourné vers l’avenir. Comment voyez-vous la situation actuelle dans la Péninsule coréenne ? Que pensez-vous de la perspective de relance de ces pourparlers ? Et qu’attend la Chine du 2e Sommet sur la sécurité nucléaire qui se tiendra bientôt à Séoul, en République de Corée ? Maintenir la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne, réaliser la dénucléarisation de la Péninsule et la normalisation des relations entre les pays concernés, et instaurer un mécanisme de paix et de sécurité en Asie du Nord-est, cela correspond aux intérêts communs de toutes les parties et répond aux aspirations de la communauté internationale. Les pourparlers à six sont devenus un mécanisme efficace et une plate-forme importante pour la discussion et le règlement de ces questions. Ces derniers temps, nous assistons à une dynamique d’interactions positives entre les différentes parties. En tant que pays président des pourparlers à six, la Chine a toujours maintenu des contacts et dialogues étroits avec les autres parties concernées pour promouvoir la paix et le dialogue. Des résultats importants ont été obtenus. Dans le même temps, nous saluons aussi les dialogues engagés entre les autres parties. Par exemple, le récent dialogue entre la RPDC et les Etats-Unis a enregistré des progrès positifs. Nous nous en félicitons. Nous espérons que les parties concernées pourront rassembler leur sagesse, lever les obstacles et jouer ensemble un rôle constructif pour faire avancer le processus des pourparlers à six, réaliser la dénucléarisation de la Péninsule coréenne et assurer une paix durable en Asie du Nord-est. Le 2e Sommet sur la sécurité nucléaire aura lieu à Séoul vers la fin de ce mois (NDLR, fin mars 2012). Un dirigeant chinois y participera. Durant ce Sommet, les différentes parties mèneront des discussions sur le renforcement de la sécurité des matières et installations nucléaires et de la prévention du terrorisme nucléaire. Je suis certain qu’avec les efforts communs de tous, le sommet permettra aussi de lancer de nouvelles mesures concrètes pour le renforcement de la sécurité nucléaire, de consolider le consensus international à ce sujet et de donner une nouvelle impulsion aux efforts internationaux dans ce domaine. Actuellement, le sujet qui préoccupe le plus la communauté internationale est le problème syrien. La Chine a toujours cherché à y trouver une solution pacifique par voie politique. Mais la situation en Syrie, me semble-t-il, n’inspire pas l’optimisme. Que pensez-vous de l’évolution future de la situation au Moyen-Orient ? Est-ce que les points de vue et la position de la Chine sur cette question affecteront ses relations avec les pays arabes ? Il est vrai que le Moyen-Orient traverse actuellement des changements importants. Mais ce sont les peuples du Moyen-Orient qui connaissent le mieux la situation dans leur région. Les problèmes du Moyen-Orient doivent être réglés principalement par les peuples de la région. L’avenir et le destin du Moyen-Orient doivent être décidés par les peuples de la région. La Chine a apporté, depuis longtemps, un ferme soutien à la juste cause des pays et des peuples arabes avec lesquels elle a noué des liens profonds d’amitié. Les deux parties n’ont pas de rancœurs historiques. Ce qu’elles ont, ce sont des intérêts communs de plus en plus importants et un consensus de travailler ensemble pour la paix et le développement. Tout le monde sait que les doigts d’une main n’ont pas la même longueur. C’est vrai que la Chine et les pays arabes n’agissent pas toujours de la même façon, mais ils partagent le même objectif qui est de préserver la stabilité générale et de promouvoir le développement et la prospérité au Moyen-Orient. La coopération entre la Chine et les pays arabes est une coopération globale et stratégique. Leur amitié est capable de résister aux aléas internationaux. Concernant la question syrienne, comme vous le savez, récemment, un officiel du ministère des Affaires étrangères a fait une déclaration à ce sujet dans laquelle il a présenté la position et la proposition chinoises en six points sur le traitement et le règlement de ce problème. Les dirigeants chinois ont déjà présenté, à de nombreuses occasions, les points de vue de la Chine sur cette question. Des officiels du ministère chinois des Affaires étrangères sont aussi en contact avec les parties concernées. Moi-même, j’ai parlé au téléphone ou face à face avec des responsables des parties concernées. En fait, la position et la proposition de la Chine sur cette question, notamment la récente déclaration du ministère des Affaires étrangères, ont attiré une grande attention de la communauté internationale et bénéficient d’une compréhension accrue et d’un soutien plus large. Que pensez-vous des relations entre la Chine et l’Europe ? Est-ce que l’euro a encore un avenir ? Est-ce que les efforts déployés par l’Europe pour régler ses problèmes de la dette offrent des opportunités à l’investissement chinois ? Je pense que le récent Sommet Chine-UE a donné des résultats importants et que les relations sino-européennes ont devant elles de larges perspectives de développement. Certes, l’Euro a connu beaucoup de difficultés, mais nous sommes confiants en la capacité et la sagesse de l’Europe à surmonter les difficultés du moment, de régler le problème de la dette et de réaliser un nouveau développement. La Chine a toujours gardé sa confiance en l’Europe. Elle a toujours soutenu, à sa manière, la monnaie européenne et la stabilité financière en Europe. Elle entend continuer à investir en Europe pour des bénéfices mutuels. Ces dernières années, le développement des relations entre la Chine et les pays africains ont attiré une grande attention du monde. Comment voyez-vous les relations et la coopération actuelles entre la Chine et l’Afrique ? Certains disent que l’influence de la Chine s’accroît en Afrique. Quel rôle la Chine a-t-elle joué dans les affaires africaines ? C’est un très grand honneur pour la Chine d’avoir été choisie par les peuples africains comme leur partenaire et de mener avec eux une coopération sincère, et nous mesurons la lourde responsabilité qui nous incombe. La Chine est un pays en développement. Elle veut travailler la main dans la main avec les pays africains pour construire ensemble un bel avenir. Certains disent que l’influence de la Chine en Afrique s’accroît. Je crois que ce qui s’accroît, c’est plutôt le consensus international selon lequel l’Afrique fait face à d’énormes opportunités de développement. La communauté internationale doit travailler de façon concertée et soutenir activement les efforts déployés par les pays africains pour promouvoir la paix et le développement en Afrique, renforcer l’intégration africaine, régler indépendamment les problèmes africains, accroître leur capacité de développement, défendre leurs droits et intérêts et jouer un plus grand rôle dans les affaires internationales.

 

Théophile Assoumou-Mombey

2012-03-19 11:39:13


20/06/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres