Pour prendre le train de la révolution tunisienne en marche, dont elle a raté le coche, la France serait-elle prête à payer le prix ? En tout cas, en visite à Paris depuis le mardi 17 juillet 2012, l’actuel président tunisien, Moncef Marzouki, a eu droit à des égards qui feraient pâlir de jalousie bien des chefs d’Etat amis de l’Hexagone.
Tapis rouge, entretien suivi d’une conférence de presse commune avec le locataire de l’Elysée, François Hollande, et dîner de travail. Et suprême honneur : intervention, hier mercredi, à l’Assemblée nationale française. Etre reçu au Palais Bourbon et y prononcer un discours, voilà un privilège auquel n’ont eu droit que 16 dirigeants avant le président tunisien.
Rarement un hôte, fût-il de marque, a été autant bichonné sur les bords de la Seine.
C’est que Paris entend par là absoudre son péché originel envers la révolution tunisienne.
En effet, sous Nicolas Sarkozy, la France n’a pas soutenu le début de la révolte de janvier 2011 qui a abouti au départ de l’ancien homme fort de Tunis, Zine El Abidine Ben Ali.
Pire, la ministre des Affaires étrangères d’alors, Michèle Alliot-Marie, connue pour ses relations douteuses avec certains milieux d’affaires proches du pouvoir, avait proposé au président déchu le « savoir-faire » policier de son pays. Une proposition aussi indécente qu’inopportune et qui a valu à son auteur son départ du gouvernement.
Ainsi, depuis le triomphe de la rue sur le dictateur du Palais de Carthage, un froid sibérien souffle sur les relations entre Paris et Tunis.
Et voilà donc François Hollande dans le rôle de brise-glace afin d’expier la faute de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
A défaut d’avoir pris au départ le ticket du train de la révolution tunisienne, la France se voit obligée de flatter le cheminot pour prendre le tortillard en marche.
Mieux vaut tard que jamais.
Alain Saint Robespierre — L’Observateur Paalga
Tapis rouge, entretien suivi d’une conférence de presse commune avec le locataire de l’Elysée, François Hollande, et dîner de travail. Et suprême honneur : intervention, hier mercredi, à l’Assemblée nationale française. Etre reçu au Palais Bourbon et y prononcer un discours, voilà un privilège auquel n’ont eu droit que 16 dirigeants avant le président tunisien.
Rarement un hôte, fût-il de marque, a été autant bichonné sur les bords de la Seine.
C’est que Paris entend par là absoudre son péché originel envers la révolution tunisienne.
En effet, sous Nicolas Sarkozy, la France n’a pas soutenu le début de la révolte de janvier 2011 qui a abouti au départ de l’ancien homme fort de Tunis, Zine El Abidine Ben Ali.
Pire, la ministre des Affaires étrangères d’alors, Michèle Alliot-Marie, connue pour ses relations douteuses avec certains milieux d’affaires proches du pouvoir, avait proposé au président déchu le « savoir-faire » policier de son pays. Une proposition aussi indécente qu’inopportune et qui a valu à son auteur son départ du gouvernement.
Ainsi, depuis le triomphe de la rue sur le dictateur du Palais de Carthage, un froid sibérien souffle sur les relations entre Paris et Tunis.
Et voilà donc François Hollande dans le rôle de brise-glace afin d’expier la faute de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
A défaut d’avoir pris au départ le ticket du train de la révolution tunisienne, la France se voit obligée de flatter le cheminot pour prendre le tortillard en marche.
Mieux vaut tard que jamais.
Alain Saint Robespierre — L’Observateur Paalga