TEXTO DU JOUR : Analyse du bilan d’étape de Raymond Ndong Sima, Premier Ministre Gabonais
XTO DU VENDREDI 14 JUIN 2012
Télé Gabon vient de diffuser le bilan d'étape du premier ministre Gabonais, nous vous livrons ici notre analyse de cette intervention.
Auparavant, rappelons que dans le texto du jeudi 7 juin 2012, nous avons démontré comment Ali Bongo avait réduit les prérogatives constitutionnelles du premier ministre Gabonais sous Paul Biyoghe Mba en détachant les forces de police du gouvernement pour les mettre sous son magistère direct, et en créant des agences dont il contrôle le fonctionnement sous le couvert des étrangers.
Avec l’arrivée du premier ministre Ndong Sima, c’est l’administration centrale qui vient d’être amputée à la primature et les conseils des ministres ne sont plus que des coquilles vides, les conseils présidentiels étant passés par là.
Pourtant, pour ses 100 premiers jours à la tête du gouvernement, Raymond ne s’est pas laissé démonter et, en chef de gouvernement de missions, il fait avec ce qu’il a sous la main. S’appuyant sur le peu qui lui reste, le premier bilan d’étape marquant la présence de Ndong Sima à la tête du gouvernement est pathétique à deux niveaux.
D’abord au niveau du décor.
En effet, pour ceux qui, comme nous, n’étaient pas physiquement présents à cette cérémonie, et qui ne l’ont suivi que sur leur petit écran, ils ont eu l’impression que le premier ministre gabonais s’adressait à une caméra placée devant lui et qui déroulait les questions. On avait pourtant cru comprendre qu’il s’agissait d’un point de presse où des journalistes devaient poser des questions.
Vérifications faites, il se trouve que les journalistes sont désormais censurés et que leurs visages ne doivent plus paraitre, ni leurs voix être entendues lors de la diffusion des conférences de presse de la présidence ou du premier ministre.
S’agissant du contenu du point de presse, on retient qu’aucun domaine sectoriel n’est sain au Gabon, eu égard à l’existence de nombreux déséquilibres. Ceci concerne le secteur de la fonction publique, qui traine une réforme administrative inachevée depuis plus de vingt ans, et que Raymond Ndong Sima a décidé de parachever en réactivant le contrôle général d’état rattaché au premier ministère et comprenant trois inspections générales (des affaires administratives, des services techniques, et des finances), et passe par les secteurs de la sécurité, de l’université, de l’habitat, du ramassage des ordures, des ouvrages de transport (cas du pont de Kango), du Conseil économique et social, etc.
Des 100 jours de Ndong Sima, on ne retiendra finalement que la méthode de travail à savoir questionner toutes les parties prenantes à chaque politique sectoriel, et user de patience.
Qui vivra verra.
PETIT-LAMBERT OVONO
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